La HEAR est l’un des deux Centres de formation des plasticiens intervenants (CFPI) en France. Son objectif est d’apporter à ses stagiaires d’origines diverses une formation complémentaire fondée sur l’acquisition de compétences didactiques, d’une méthodologie pour l’analyse critique des institutions et de capacités réflexives appliquées au monde contemporain. Présentation de la promotion 2021–2022.
Le CFPI présente sa promotion 2021-2022
— Lou Amoros Augustin
Elle découvre la technique de la gravure au cours d’une année passée dans la ville de Barcelone ou elle travaille au pair pendant une année. En 2009, Lou part étudier la gravure à l’école de La Cambre à Bruxelles puis rejoint l’École des Beaux-Arts de Toulouse d’où elle sort diplômée en 2016.
Elle consacre aujourd’hui la majeure partie de son temps à dessiner et exerce dans différents domaines tels que l’illustration, le dessin mural, ou encore le spectacle vivant. Depuis 2009, elle joue sur scène avec d’autres artistes plasticiens dans différents spectacles de la cie Lucamoros, qui met en scène les arts visuels . Au cours de l’année 2020, elle se lance dans un projet de création de motifs sur textile pour la création d’une marque de vêtements en collaboration avec l’artiste Suzanne Berelowitch.
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— Florian Borojevic
ne s’est pas formé dans une école. Il n’a pas obtenu de diplôme en arts. Transfuge de classe, il est entré par effraction dans le monde de la culture, étant issu d’une famille d’ouvrier.e.s. Il apprend la musique en autodidacte, co-fonde en 2010 le label October Tone, co-fonde les groupes 100%chevalier et Partout Partout.
Il créé en 2018 une forme hybride, plastique, musicale, et théâtrale, pour intervenir auprès du jeune public et sensibiliser aux enjeux écologiques.
Son projet actuel Kevin Diesel est dans la continuité de ces axiomes : une tentative de faire le plus avec le moins, de créer une musique exigeante sans matériel inaccessible, de détourner les outils de leur usage premier, de travailler avec l’accident et le geste non intentionnel, de dialoguer avec de l’aléatoire pour sortir des illusions du contrôle, de la toute puissance et de l’immortalité.
Sa posture créative se situe entre mise en puissance et humilité face à notre condition (trop) humaine : rompre avec l’idéal pour travailler avec le réel, rompre avec les interdits endogènes, accepter ses limites et rester fondamentalement réaliste, tachant de savoir à tout moment quelle est la meilleure chose à faire.
— Seunghee Choi
est une illustratrice diplômée de l’école supérieure d’art de Lorraine à Épinal en 2021. Avant de venir en France, elle a étudié la littérature et la philosophie allemandes à Séoul, Corée du Sud. Ses travaux partent souvent de problèmes de communication qu’elle rencontre : le malentendu, l’absence de conversation et l’effort unilatéral. Elle aime raconter des histoires à travers le livre illustré, le film d’animation et l’installation.
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— Tristan-Moana Engel
Tristan-Moana Engel est designer et médiateur d’objets. Il a pour volonté dans son travail de documenter et de mettre en avant une diversité de formes de design d’objets à travers une démarche davantage sociale. Son attention de recherche se porte au peu de ressources à partir desquelles certaines personnes fabriquent l’appropriation d’un milieu qui leur est imposé le réinventant de l’intérieur. Une approche menée par des projets de co-création où il questionne la notion d’objets nécessaires fabriqués à partir d’éléments de récupération et de chutes de matériaux. Le milieu carcéral est notamment un sujet central au sein de son travail.
Il est diplômé de la HEAR, DNSEP Design 2021 et a obtenu le prix design de la Ville de Mulhouse.
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— Gaïa Fyot
Je suis diplômée de l’École Supérieure d’Art de Metz depuis 2013, option “système graphique et narratif”. Lors de mes études, j’ai questionné et expérimenté le portrait dessiné et peint, notamment à travers l’interprétation des lignes du visage, motifs singuliers d’une personnalité, et liant d’une potentielle rencontre. En sortant de l’école, je me suis rapidement rendu compte que je ne pouvais pas continuer ma pratique artistique sans la nourrir de “l’autre” et de connexions directes avec la vie et l’espace social.
Rester immergée dans ce qui me passionne m’a mené à travailler avec diverses associations et centres socio-culturel, ainsi qu’au sein de l’éducation nationale. Les yeux ouverts et poussée “plus loin”, j’ai été jusqu’au Mexique, où j’ai rencontré la culture Huichol, son artisanat tissé, ses fils de laine multicolore dessinant objets et textiles qui ornent et qui habillent encore la société moderne mexicaine de ses croyances ancestrales. De fil en aiguille j’ai continué cette recherche de l’autre en intégrant divers métiers du social, avec l’idée de venir créer du lien sur des frontières, là où, en général, il y a un mur ou un fossé. Le portrait est devenu pour moi une façon de se raconter et de se lier aux autres, ainsi que le prétexte d’un passage de l’individuel au collectif. Le fil, emprunté à l’artisanat de différentes cultures et époques, constitue ma ligne de connexion, celle du tissage et du métissage.”
— Jacques Hermann
Né à Colmar en 1994, Jacques Herrmann vit et travaille à Mulhouse. Dans sa pratique il entend susciter une expérience sensible autant spatiale, physique qu’optique. Imprévisible, il varie ses approches de la peinture afin d’y établir des compromis avec la sculpture et l’installation. L’attention qu’il porte à l’histoire de la peinture, ses anecdotes et les signes picturaux qu’il rencontre dans son environnement nourrissent sa démarche et le mènent à en approfondir les spécificités.
La diversité du champ pictural, ses périphériques et les commodités propres à la peinture, sont pour lui autant de facettes à explorer qui lui permettent d’en redéfinir le statut et d’en revisiter les genres. Il poursuit depuis février 2020 un projet de peinture documentaire sur les façades colorées de la rue des Abeilles de la cité ouvrière de Mulhouse où il réside.
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— Juliette Hippert
Artiste plasticienne diplômée de L’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy depuis juin 2019. En 2020, elle réalise des formations de techniques de couture et de coupe par moulage à l’Institut Français de la Mode de Paris en 2020 pour parfaire son travail artistique. Elle obtient un CAP Métiers de la Mode – Vêtement Flou en juillet 2021. Désormais artiste plasticienne et couturière de formation, Juliette Hippert poursuit son parcours à travers la réalisation de sculpture textile, de performance et de machine. Dans un univers ubuesque, elle réalise des formes hybrides entre sculptures et attributs vestimentaires détournés. Son travail à la fois humoristique et poétique porte sur la relation au corps et à l’objet.
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— Flora Jamar
Mon moteur et mon intention sont de raconter des histoires.
Dans la joie du « fait main » je fabrique des courts films à la lisière du conte vidéo. J’y déploie une quête du merveilleux en ré-injectant des codes cinématographiques comme le western ou le film de vampire et un répertoire de chansons populaires, antérieures aux années 70. Je joue avec ces éléments en les déplaçant, apportant une tension narrative : une balance entre l’enchantement et le désenchantement. Costumes, dessins, volumes, tous les médiums sont bons pour créer des films sans toujours de caméra. Seule ou en duo avec Ombeline Vandame, entre l’humour et la mélancolie, je cherche à croiser des univers dans le but de modeler une nouvelle façon de narrer.
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— Alice Jouan
Illustratrice, plasticienne et conceptrice de livres pour enfants, elle expérimente le récit et la narration par des jeux visuels de l’ordre du sensible : abstraction, textures et collages. Elle déploie un monde onirique et contemplatif par le biais d’une écriture plastique expressive et contrastée. C’est le cas de l’album jeunesse « Komorebi » construit et écrit au cours de son année de diplôme. Le lecteur par ses gestes, manipulation et sensibilité intervient dans le récit et se laisse guider par l’expansion de son imaginaire, les limites du réel explosent.
Autour de cette quête du sensible, elle interroge les notions d’anomalies, dysfonctionnement, troubles et singularité : l’idée que les récits qui nous touchent individuellement sont ceux qui nous manquent collectivement. Cette démarche de recherches, l’a également conduite à créer un podcast «Regards et Handicaps» mettant en lumière des témoignages de personnes en situation de handicap. Elle prolonge ces échanges et rencontres lors d’ateliers artistiques (écriture sonore et visuelle) avec des enfants en milieu scolaire ainsi que des personnes concernées en situation de handicap. Le graphisme d’utilité publique ainsi que la médiation artistique et culturelle à destination de publics vulnérables occupent ses préoccupations. Son stage au sein de collectif «Ne Rougissez Pas !» en février 2020 à Ivry sur Seine à développer ses expériences de terrain dans ce domaine.
Elle débute également depuis septembre une tournée avec le MuMo (musée mobile) à la rencontre de publics éloignés n’ayant pas accès à l’art contemporain, en tant que médiatrice culturelle et intervenante plasticienne.
Elle est diplômée en 2021 de la Hear en Didactique Visuelle.
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Création du podcast Regards et handicaps sur Soundcloud
Site du MuMo
— Nahrae Lee
Diplômée d’un DNSEP Art à la HEAR de Strasbourg et co-créatrice d’un collectif d’édition nommé “Ban Ban”, Nahrae Lee née en Corée du sud, ayant grandi en Chine et aujourd’hui vivant et travaillant en France, explore les différences et les points communs qui, aujourd’hui, lient et définissent les êtres humains. En associant plastiquement et conceptuellement des éléments autobiographiques à d’autres plus universels, elle interroge la notion de norme et en propose une nouvelle définition à travers un monde qu’elle s’est créé au fil de sa vie et de ses expériences familiales, professionnelles et introspectives. Sa pratique s’étend de la vidéo à l’installation en passant par la gravure monotype.
— Lucie Medda
Ce que j’ai toujours fait, c’est raconter des histoires. Avec l’illustration et la bande-dessinée comme point d’origine, mon univers graphique et narratif a proliféré spontanément, de manière anarchique et rhizomatique. Image, écriture, installation, vidéo et performance audiovisuelle y coexistent dans un potage plastique grouillant et bariolé. Les histoires que je raconte sont des histoires cachées et oubliées, des histoires méprisées qui prolifèrent dans les interstices des identités et de la société. J’aime les réactiver et les réparer dans mon laboratoire-cuisine. Les archives, libres comme piratées, y reprennent vie. Les frontières se brouillent, les recettes de grand-mère côtoient le cyberféminisme, les monstres merveilleux rencontrent les microbes.
Je prépare ma grande soupe symbiotique quelque part dans l’Est, entre Liège, Strasbourg et Metz, où j’ai passé mon DNSEP en juin 2021. Je pourrais aussi dire que je suis une sorcière numérique, un volcan, une araignée qui danse, une bactérie parmi tant d’autres. Je m’intéresse aux potentialités qui naissent de l’espace entre la fiction et le réel, qui génèrent des récits résilients, et des nouvelles manières de les écrire, de les dire et de les fabriquer. C’est au sein de pratiques collaboratives que ces narrations prennent place. Elles sont le fruit d’affects politiques et plastiques : leur composition implique un processus de recherche perpétuel, où le « faire » se substitue au « finir ».
Un processus où l’on peut penser à plusieurs, germer en groupe, se composter collectivement et réfléchir en ronde, autour d’une table et d’un bon repas. »
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— Marie Merckle
Marie entame son parcours à l’École d’Arts Annecy Alpes, elle intègre par la suite la Haute École des Arts du Rhin d’où elle sort diplômée en juin 2021.
Au travers de ses récits-expériences-fabrique de situations, elle s’attache à décortiquer, mettre à l’épreuve son rapport aux autres et ses modes d’interactions. Son attrait pour les questions de collectifs, de communs, d’interdépendances et de co-créations commence là. Ces modalités d’interactions lui permettent d’explorer des histoires avec une pluralité de subjectivités. Elle aime porter son attention sur les frictions provoquées par les rencontres. Ces espaces permettent une mise en perspective des problématiques qui sous-tendent le fait de se rassembler. Alors l’invention de résidences, de jeux collaboratifs, d’expositions collectives deviennent des champs d’investigations merveilleux pour trouver de nouveaux modes de sociabilités.
— Margaux Michel
“En parallèle de sa formation en Études Théâtrales au sein de l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, Margaux Michel découvre la scénographie en fréquentant les cours d’initiation puis le Laboratoire d’Étude du Mouvement de l’École Internationale de Théâtre Jacques Lecoq. À la croisée des arts plastiques et scéniques, son regard se porte sur l’objet, son rapport au corps, à l’espace.
Diplômée de l’atelier scénographie de la HEAR en 2020, elle créée avec enthousiasme la Compagnie Vert d’eau et lance son nouveau spectacle C’est une colline qui se prend pour une île. Margaux questionne notre façon de raconter des histoires aujourd’hui, entre légendes et échos de réalité. Elle pense la scène comme un terrain de jeu sur lequel notre rapport au monde peut se réinventer. La scénographie est un élément dramaturgique qui lui permet d’explorer de nouveaux territoires narratifs. A la façon d’un rhapsode, l’espace coud et découd des bribes d’histoires parcellaires entre elles. Elle aime créer des formes à la fois singulières et chorales, linéaires et fragmentées; perturber la ligne continue de notre perception et créer des interstices, des espaces intermédiaires où peut se déployer l’imagination. ”
— Hélène Thiennot
«Mon travail s’articule autour des notions de trace et de mémoire, ce que j’appelle le fantôme réel, soit une réflexion picturale autour de ce qu’il reste d’une existence ou d’un événement. Chaque trace laissée sous quelque forme que ce soit est un indice précieux qui nous permet de se faire une image plus ou moins précise de ce qui a pu se produire. Ma démarche est avant tout observatrice : je collecte, je contemple, je photographie chaque détail qui me touche, qui pourrait par sa seule présence raconter une histoire. Je veux faire parler les objets morts, leur donner de la voix là où justement leur utilité s’est évanouie.
C’est principalement au travers de la photographie argentique que je construis mon travail, je la vois comme un spectre, un instant qui n’apparaîtra plus jamais, le fameux « ça a été » de Roland Barthes. Elle est une apparition, créée par la lumière qui devient image, elle se matérialise. Cette idée de matière persiste également au travers d’autres expérimentations dessinées, installées car c’est bien la matière qui est marquée par le temps, grâce à quoi on peut deviner les traces et les faire parler.»
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Publié le 05 novembre 2021