Designer textile diplômée en 2018, Jade de Rooster exerce son art aussi bien dans le domaine du textile que de la gravure. En résidence C&D à la Cité internationale des arts à Paris pour quatre mois, elle poursuit son travail de recherche et de création autour du papier dominoté jusqu’en avril 2020.

Titulaire d’un DNSEP option Design textile obtenu avec les félicitations du jury, Jade de Rooster est la lauréate de la résidence C&D 2020. Cette résidence de création pluridisciplinaire, créée par la Cité internationale des arts à Paris et la Fondation Culture & Diversité, s’adresse aux diplômés des écoles d’art et de design ayant bénéficié du programme Égalité des chances. Après un bac STI Arts appliqués au Lycée Eugénie Cotton de Montreuil et une classe préparatoire aux Arcades, l’école d’art d’Issy-les-Moulineaux, Jade de Rooster intègre la HEAR en 2013, comme une évidence : « J’ai choisi cette école pour son option Design textile. Passionnée depuis toujours par la couleur et la matière, je voulais être dans un milieu tactile. »

Les motifs et la couleur comme leitmotiv

« Les premières années d’études ont été pour moi les plus foisonnantes, notamment grâce à l’approche pluridisciplinaire et l’accès à tous les ateliers du site. Ensuite, on devient plus autonome et chacun se concentre sur son projet personnel », souligne la designer. En 5e année, Jade de Rooster se questionne sur la production contemporaine et s’empare du concept de la création à partir de la réutilisation : « Je récupérais des tissus de seconde main que je détissais fil par fil et que je retissais pour en faire de nouveaux. Je travaillais ainsi la perturbation des motifs et le passage du figuratif à l’abstraction ». Parallèlement, elle se lance dans une série de dessins s’inspirant de l’esthétique du Glitch, dont le rendu visuel et les imperfections ne sont pas sans rappeler ses tissages.

Gravure et tissage

Si elle choisit dès le départ l’option Design textile, Jade de Rooster découvre rapidement l’art de la gravure, un domaine qu’elle affectionne tout autant que le tissage. Comme deuxième projet de diplôme, elle développe un papier-peint en sérigraphie, travail qu’elle poursuit dans le cadre de sa résidence. « Ce support offre l’avantage de pouvoir s’exprimer aussi bien au niveau de la couleur que du motif. J’apprécie tout particulièrement le fonctionnement par format du papier dominoté qui laisse de la liberté dans la composition », confie Jade de Rooster. Au cœur d’un lieu riche en rencontres et en échanges avec des artistes du monde entier, elle savoure sa chance actuelle et pense déjà à l’avenir : « Je candidate pour d’autres appels à résidence et à projet et j’ai une proposition d’exposition à Palma d’ici fin 2020 ».

Isabelle Flayeux


@jade.derooster