Présentez-nous le collectif ViV, pouvez-vous nous présenter les pratiques des membres ?
VIV est un collectif de six artistes qui se sont rencontré·e·s pendant leurs études au sein de l’atelier bijou à la HEAR. Nous avons donc le bijou contemporain comme médium d’expression commun. Nous nous sommes réuni·e·s sous la forme d’une association en juin 2019 afin de pallier le manque de diffusion et d’élargir la présence du bijou dans l’art contemporain, et de le rendre visible et accessible au-delà des initié·e·s.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le bijou contemporain ?
Le bijou contemporain, c’est envisager le bijou comme un médium artistique. Il s’agit donc de travailler à propos ou avec les fonctions ornementales, corporelles, sociales, économiques ou encore sentimentales du bijou connu de tous·tes pour en questionner le sens et la forme. Le bijou contemporain se démarque donc des autres bijoux par sa dimension sémantique et l’appropriation des matériaux utilisés.
Pourquoi constituer un collectif ?
La pratique du bijou contemporain est bien plus répandue à l’étranger. En créant un collectif, on se rassemble. Nos séances de travail, d’échange et de rencontre nous permettent d’envisager des moyens de diffusion. Une manière plus simple et solidaire de trouver des réponses, de questionner, de mettre à profit des ambitions et des convictions communes autour d’un médium méconnu en France.
En plus des membres du collectif, vous mettez en avant des artistes invité·e·s, pourquoi ?
Le but de notre collectif est de faire connaître la pratique du bijou contemporain, la nôtre mais aussi celle d’autres artistes. C’est avec cette volonté que nous avons monté notre premier projet. Il s’agissait aussi de nous interroger sur les motivations qui poussent chacun·e à s’exprimer par ce medium. Ainsi nous avons proposé à d’autres artistes, un espace et un temps pour montrer leur travail, et ainsi mettre en évidence la pluralité des enjeux menant au bijou contemporain.
Pouvez-vous nous parler de projets marquants pour le collectif ?
Notre envie de nous réunir s’est cristallisée il y a un an, lorsque nous avons décidé de participer ensemble à la triennale “Parcours bijoux”, proposée par l’association “D’un bijou à l’autre”. Nous avons donc préparé l’exposition “Point d’interrogations” qui aura lieu en octobre prochain rue Cadet à Paris. Chaque artiste a répondu à la question « Pourquoi le bijou comme médium ? » et proposera une réponse plastique qui incarne ses propos.
Le point fait référence au lieu de l’exposition : lieu de rencontre et d’interaction avec un public que nous voulons le plus large possible, lieu permettant de recevoir les interrogations de toutes les personnes, initiées ou non à cette forme d’art. C’est notre premier projet, il occupe pour le moment à plein temps notre tout jeune collectif, mais d’autres idées germent.
Comment se sont passées vos années à la HEAR ?
La HEAR a surtout été pour nous l’opportunité de nous rencontrer, de travailler ensemble au sein d’un superbe atelier accompagné par Florence Lehmann et Sophie Hanagarth. Le petit effectif, l’autonomie dont nous disposions, et la réunion des différentes promotions sont autant de points qui ont permis cette alchimie au sein de notre groupe. Nous avons gardé contact et le collectif est né.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un·e étudiant·e pour « l’après-école » ?
Juliette Même : Je suis encore à l’école mais j’ai beaucoup appris sur l’après-école avec Cannelle, Marine, Jamila et Claire qui l’ont quitté deux ans avant moi. J’ai pu suivre les différentes étapes, difficultés et opportunités qui se présentaient à elles. Aujourd’hui, je pense être bien plus lucide sur l’après-école grâce à elles. Donc, si je devais donner un conseil c’est de s’entourer de personnes qui sont dans la “vie active”, avec qui échanger sur la réalité du métier d’artiste.
Cannelle Preira : Commencer l’après-école pendant l’école ! C’est-à-dire s’immatriculer, pouvoir facturer, participer à des appels à projets, vendre, de manière moins intensive qu’après l’école certes mais je pense que cela peut nettement adoucir la sortie. Ou encore se poser les questions qui fâchent et/ou les poser sans tabous à nos pairs qui évoluent déjà dans le monde professionnel. (Les questions sont moins bêtes qu’elles n’y paraissent !) ; et pourquoi pas se réunir, on se sent plus armé.
Jamila Wallentin : Dès la sortie de l’école il est nécessaire de situer son travail dans un monde professionnel. Il s’agit de continuellement développer sa connaissance du milieu de l’art contemporain, voir des expositions encore et encore, découvrir des lieux divers et comprendre leurs fonctionnement : des salons, des institutions, des biennales, des fondations et galeries. Il s’agit d’approfondir tous les aspects périphériques au travail plastique, développer la communication, la recherche d’opportunités d’exposition, de projet et de résidence.
Parlez-nous des projets futurs du collectif
Jusqu’alors une grande partie de notre temps a été consacré à la gestion du collectif d’un point de vue administratif et à l’élaboration de notre premier projet d’exposition. Nous avons donc seulement eu le temps de rêver à des projets futurs, que nous avons évoqué succinctement. De nombreuses idées ont germé lors de nos réunions : podcasts, éditions, autres expositions … Toujours dans le but d’ouvrir les portes de notre petit milieu du bijou contemporain à un public plus large, d’avancer nous-même sur ces questions qui nous animent quotidiennement, de diffuser ces échanges, ces réflexions, afin qu’ils ne soient plus seulement un moyen d’avancer entre-nous mais qu’ils puissent nourrir d’autres personnes. Nous préparons dès à présent les outils de restitution de l’exposition Point d’interrogations.
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