Nous avons le privilège de travailler, transmettre, apprendre et vivre dans une école d’art. Nous voulons que ce lieu nous permette de trouver notre place dans le monde, quels que soient notre position et notre statut dans l’école. Nous voulons qu’il soit sûr et qu’il prévienne de toute violence.
Nous prenons en compte que les conditions d’apprentissage, de recherche et de création des étudiant·es dévoilent la personnalité, l’histoire, la sensibilité et les goûts personnels. Les pratiques artistiques telles que la musique, le design et les arts plastiques et appliqués, exposent l’individu et peuvent ainsi le rendre vulnérable.
Prenant acte de cela, il est nécessaire de reconnaître les positions de chacun·e au sein des rapports pédagogiques et administratifs avec une grande vigilance à toute forme de discrimination et aux formes combinées d’asymétrie de pouvoir.
Nous voulons bannir toute attaque et violence volontaires. Nous constatons aussi que des discriminations et des violences peuvent être involontaires : nous pouvons nuire à l’autre en ne remettant pas en question nos préjugés et nos privilèges par habitude ou confort. Certaines violences peuvent aussi rester cachées, le système hiérarchique d’une école peut rendre l’expression d’une souffrance individuelle difficile. Visible ou non et sous toutes ses formes, la violence est inacceptable. Il est donc essentiel de favoriser l’expression de toute situation vécue comme anormale ou déstabilisante. Nous nous devons d’accueillir cette parole avec bienveillance et être prêts à remettre en question nos comportements sans l’appréhender immédiatement comme une attaque personnelle.
Nous considérons qu’un lieu d’enseignement d’art et de culture doit être ouvert et exemplaire. À ce titre, nous devons faire preuve d’intelligence relationnelle et émotionnelle : de savoir-vivre, de bienveillance et d’empathie.