En septembre, les premiers étudiants du doctorat “Interprétation et création musicales” débuteront leur parcours. Zoom sur une formation transfrontalière unique en Europe, fruit d’un partenariat entre la HEAR, l’université de Strasbourg et la Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau.
Troisième de sa catégorie en France, après ceux des CNSMD de Paris et Lyon, mais seul sur le continent à être binational, le Doctorat Interprétation et création musicales (ICM), est « une innovation en Europe », précise Vincent Dubois, directeur de l’Académie supérieure de musique de Strasbourg – HEAR. C’est en effet la première fois qu’un doctorat en Art prend une dimension internationale, ce qui était déjà monnaie courante pour les sciences, par exemple. Destiné aux interprètes, compositeurs ou improvisateurs, cette formation s’inscrit dans la vocation rhénane des trois partenaires – HEAR, université de Strasbourg et Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau – ce qui « n’exclut évidemment pas, dans l’avenir, d’ouvrir le champ de la coopération plus largement, en direction de Bâle, par exemple », affirme Vincent Dubois.
Double préoccupation
D’une durée de trois ans, le Doctorat ICM est irrigué par une double préoccupation. Ce cursus possède en effet une dimension théorique et un aspect pratique, les deux démarches de la recherche scientifique et de l’expérimentation artistique se nourrissant l’une, l’autre. Chaque étudiant rédigera une thèse sous la direction d’un enseignant de l’Université et imaginera un programme de récital entrant en résonance avec elle, sous la houlette d’un directeur artistique (choisi parmi une quinzaine de professeurs de la HEAR). À titre d’exemple, Vincent Dubois évoque « un étudiant s’intéressant à l’utilisation du pédalier du piano à l’époque de Franz Liszt. Dans sa thèse, on trouvera des témoignages, des éléments techniques, historiques etc. tandis qu’en parallèle il mettra en place les contours d’un récital montrant comment Liszt et ses contemporains se sont attelés à la question. »
Champ de recherches vaste
Le champ de recherches est vaste, allant, dans le domaine esthétique, de la musique médiévale à tous les avatars du jazz et incluant disciplines instrumentales, chant, direction d’ensembles, composition, etc. Si tous les étudiants français suivent des enseignements transversaux (avec notamment une formation faite de séminaires méthodologiques, éthiques et d’insertion professionnelle) et des master-classes, ils ont aussi évidemment droit à un suivi personnalisé et se retrouvent plusieurs fois par an avec leurs camarades allemands pour des séminaires communs.
Hervé Lévy – Mis en ligne le 6 juillet 2020
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