Scénographie
La vocation de lenseignement de la scénographie est dinterroger la manire dont les questions despace de (re)présentation entre présentation et représentation traversent les différents champs de la création contemporaine.
La place du spectateur, le point de vue de celui qui regarde, la manière dont il est impliqué dans une fiction, sont constitutifs du projet pédagogique. Les enseignements se structurent autour de 3 axes : Espaces scéniques, Espaces urbains et Muséographie.
Pédagogie
Si la scène de théâtre reste l’axe structurant des enseignements, nos questionnements sortent aussi des espaces scéniques conventionnels pour interroger et pratiquer ce qui dans les espaces urbains, mais aussi dans la muséographie ou art contemporain constitue un champ actif de théâtralité et de performatif. Car y regarder de plus près, il y a du scénographique à peu près partout, dans la vie quotidienne, dans la ville, et dans la plupart des pratiques artistiques.
Diplômes préparés
– DNA Art mention Scénographie, niveau licence III obtenu à l’issue de l’année 3
– DNSEP Art mention Scénographie, grade master II obtenu à l’issue de l’année 5
Admission à l’issue d’une première année pluridisciplinaire au sein de l’école, ou par commission d’équivalence en années 2, 3 et 4.
Contact
Julie Gigout
+ 33 0(3) 69 06 37 85
julie.gigout@hear.fr
Coordination pédagogique
François Duconseille
francois.duconseille@hear.fr
À la croisée des pratiques contemporaines
Cette ouverture à la théâtralité, au performatif, voire au vivant, est aujourd’hui la réalité des pratiques des artistes scénographes, qui mixent les enjeux, se jouent des points de vue, des récits, des espaces imaginaires et potentiels, de l’esthétique, dans les contextes les plus divers, expérimentant de mille manières les dimensions de théâtralité de la vie. C’est aussi la réalité d’un enseignement de la scénographie dans une école d’art. Si le monde, à présent multipolaire, est une multitude de scènes, il revient au scénographe de questionner les points de vue et la façon dont les choses sont perçues, dont il en est fait expérience différemment à partir de positions situées (géographiquement, culturellement, socialement…).
Aujourd’hui, confronter les étudiants ces problématiques via des dispositifs pédagogiques expérimentaux, tels que le programme de recherche Play>Urban, et une nécessité professionnelle.
Au-delà du projet de l’atelier, de ses trois axes structurants, Espaces scéniques, Espaces urbains, Muséographie – Expographie, nous souhaitons que puissent s’y développer des points de vue singuliers, voire atypiques. Le diplôme est ainsi une occasion rare, espace-temps privilégié dont les étudiant·es s’emparent pour développer sur deux années des projets sortant souvent des codes et schémas de (re)présentation préétablis et expérimentant assez librement leurs enjeux d’espace, de fiction et de performance.
Celle-ci reste particulièrement présente comme une nécessité et un plaisir à ce stade du parcours des étudiant·es, ce qui ne présume en rien de leurs pratiques professionnelles futures, souvent d’une grande diversité.
Pédagogie
Espaces scéniques
Enseignements dédiés aux questions d’espace de la (re)présentation. Les enseignements en années 2 et 3 sont structurés autour des fondamentaux de la scénographie. Si la scénographie a une histoire, elle se situe dans le champ théâtral : histoire du décor, de l’espace scénique et du lieu théâtral en tant que machine à regarder, relation entre la scène et la salle, pensée et dispositif de la relation entre l’acteur et le spectateur. Un autre aspect est la question de la dramaturgie, en particulier la relation au texte. Un texte de théâtre, un livret d’opéra, n’est pas seulement un prétexte, il nécessite un travail de lecture approfondie, d’investigation, une prise de position attentive. Enfin, la scénographie est une pratique contextuelle et collective, qui se déploie dans la relation à un ensemble d’éléments extérieurs, un lieu (ses contraintes et ce qu’il propose), des comédiens, un metteur en scène, un créateur lumière, son, une production, etc., bref une équipe artistique.
Les étudiant·es se confrontent et expérimentent ces dimensions, via des partenariats avec des théâtres, des workshops, mais aussi lors de projets collectifs au sein de l’atelier. En années 2 et 3, on aborde ces enjeux par une série d’exercices. On se focalise sur la boite scénique, sa relation à la salle. À partir de là, on peut s’emparer de ces bases pour les déplacer et en jouer dans les contextes les plus divers.
Espaces urbains
L’atelier cherche à interroger l’urbain dans sa dimension scénographique à partir des pratiques des gens, qui ne correspondent pas toujours aux critères de citoyenneté, aux manières « consistantes » d’aborder la ville, des dimensions esthétiques de l’ordinaire qui échappent à l’encadrement, aux classifications d’une grande part des pensées de l’urbain. C’est une pensée autre de la ville, qui s’intéresse à l’éphémère, au performatif, au « proto chorégraphique ». On prête encore trop peu attention au caractère fondamentalement subversif et à la puissance de l’esthétique de la vie quotidienne, à la dimension artistique des façons de faire, à la singularité de ces récits et visions de mondes ordinaires.
En années 2 et 3, on aborde ces enjeux par une série d’exercices. On y analyse le fonctionnement des espaces urbains et la façon d’y inscrire des projets scénographiques. La ville est alors comprise comme un territoire artistique, un espace d’expressions pérennes ou événementielles, la scénographie devient urbaine et se déploie sous forme de résidences de recherches à travers le monde, en années 4 et 5, dans le cadre du programme de recherche Play>Urban (une composante de l’Unité de Recherche Faire Mondes).
playurban.hear.frMuséographie — Expographie
Mettre en scène des objets, des œuvres, c’est créer un espace fictionnel pour le visiteur spectateur. La scénarisation d’une exposition est la rencontre des œuvres, du contexte et du récit qu’il est choisi d’en faire, du concept que l’on choisit de déployer. Parcours, cadrage, lumière, espace sonore, relation du spectateur à l’objet perçu, sont les éléments syntaxiques de ce récit que le scénographe cherche à transmettre au plus juste du texte inhérent à chaque objet et acte présentés. Ces éléments combinés ouvrent un temps spécifique de lectures et de rencontre avec les œuvres. Ils s’inscrivent dans un espace préexistant (architecture, site) avec lequel le scénographe entretient un dialogue en un temps défini de présentation et en lien au cahier de charges (strate supplémentaire à la recherche historique, scientifique, artistique, etc.) qu’il lui est donné de suivre.
Le scénographe d’exposition part des œuvres, de leur charge émotionnelle et sensible ainsi que de sa perception subjective pour créer leur espace de présentation, réponse dramaturgique d’une pensée à un moment précis de l’histoire. Son action se passe dans le temps court de l’actualité, pour les expositions temporaires, et un peu plus long pour la muséographie qui en est la vision d’une époque. Il s’agit d’interroger les notions de collection, de patrimoine, d’ethnographie, questionner les activités humaines, les mœurs et coutumes et les héritages. Les questions liées à l’histoire culturelle de l’exposition nous intéressent. Et en particulier lorsqu’il s’agit de les traiter dans des espaces et cultures non occidentaux.
Organisation des études
En parallèle aux cours obligatoires de l’atelier (pratiques et théoriques), les étudiants en année 2 et 3 doivent suivre ces cours partagés avec d’autres options. Ils peuvent aussi en fonction de leur emploi du temps et sans empiéter sur les cours obligatoires suivre d’autres enseignements de façon optionnelle. En années 2 et 3, les étudiants réalisent des stages techniques de durée variable dans différents théâtres et lieux d’exposition de Strasbourg et sa région, qui permettent la confrontation aux réalités des pratiques scénographiques en contexte professionnel (découverte du plateau et du lieu d’exposition, règles techniques de base, expérimentations à l’échelle 1…)
Les liens tissés avec le monde professionnel sont fondamentaux pour inscrire concrètement les enseignements dans la réalité des pratiques. Ils sont présents durant tout le cursus et se concrétisent par des partenariats actifs avec de nombreux théâtres et lieux d’exposition donnant lieu à des stages et des rencontres avec des artistes invités par ces structures.