Le dispositif d’aide à projets diplômé·es est mis en œuvre grâce au soutien des entreprises mécènes de la HEAR. Pour cette session 2023, la commission réunie le 30 mai dernier a distingué 17 projets, pour un montant total attribué de 19 000€. Bravo aux lauréat·es et tous nos chaleureux remerciements aux mécènes engagés dans ce précieux soutien lors des années charnière de l’après-diplôme !
« Requin velours »
De Gaëlle Axelbrun, pour le collectif Compagnie Sorry Mom (DNSEP 2022, Scénographie)
Gaëlle Axelbrun a monté ce spectacle en tant qu’autrice, metteuse en scène et scénographe. Il raconte une quête de réparation après un viol, abordant les sujets de la vengeance, la sororité, le travail du sexe. Le projet a tout d’abord démarré durant ses années de diplôme pour à présent se professionnaliser grâce à des résidences (mars 2023) et des représentations publiques dans les lieux du théâtre ouvert à Paris ou encore à La Pokop à Strasbourg.
« Laïka »
de Mélanie Giraud pour le collectif Bigue Circus (DNSEP 2018, Scénographie)
Laïka est un spectacle transdisciplinaire qui mêle arts visuels, théâtralité, performance et poésie. C’est une forme aérienne tout terrain, légère et autonome. Elle se joue partout et pour tous·tes, elle défend une écriture contemporaine du cirque pour l’espace public. Elle nécessite trois opérateur·ices : un circassien, un musicien et une technicienne pour une durée de représentation de 45 minutes, prévu pour être joué en plein air.
« Prendre racine »
d’Angéline Girard (DNSEP 2018, Art-Objet, atelier Livre )
Prendre racine est une recherche qui va prendre la forme d’une exposition et d’un livre. L’objet livre sera un récit intime et auto fictif écrit au « je » autour du besoin d’arrachement d’un cadre social et familial écrasant et la réinvention de soi par le voyage et la vie en pleine nature, et particulièrement en montagne. Le projet d’exposition sera plus distancé. On pourra y voir des tirages photos et une sélection de textes qui créeront des jeux avec les codes plastiques et littéraires du récit de voyage et d’aventure (journal de bord, cartographie, lettres, artefacts…).
« Exposissimo »
de Sophie Couderc pour le collectif Exposissimo (DNSEP 2019, Illustration)
Le projet prend la forme d’une résidence d’une semaine et d’une exposition du collectif Exposissimo, composé de 8 ancien·nes étudiant·es de la HEAR arts plastiques et d’une étudiante de Duperré Paris, dans la galerie KunstVerein à Leipzig, en Allemagne. Il se déroulait dans le cadre du Snail Eye Festival, festival de micro-édition et d’édition indépendante du 2 au 4 juin 2023 à Leipzig. Le projet fait suite à deux résidences et expositions du collectif réalisées en 2021 et 2022.
« Dialogue impraticable »
D’Emma Kerssenbrock pour le collectif COAX (DNSEP 2018, Art – Phonon)
« Dialogue impraticable » est une performance sonore et visuelle sélectionnée par le collectif COAX dans le cadre de leur appel à projet 2022-2023. Elle fait l’objet d’un soutien financier de la part de la DRAC Île-de-France en 2023. Dans cette performance de 20 minutes mêlant sculptures sonores à taille humaine activées durant l’action, scénographie ambiance post-apocalyptique, composition électroacoustique criarde et chorégraphie costumée, Emma dépeint le personnage de l’artiste de manière satyrique et grotesque. Incarnant le créateur en tant qu’être fainéant à la recherche absurde et inutile au maintien de notre société moderne, il déconstruit les mythes établis autour de cette pauvre créature. Lors de cet échange mécanico-organique aux allures contradictoires, son corps devient hybride dans une ultime démarche de dialogue avec ses œuvres.
« On a touché le fond mais on creuse en cœur »
De Martin Albouy (DNSEP 2021, Art-Objet), Pierre Boyer (DSNEP 2020, Art-Objet) et Martin Schultz (DNSEP Art-Objet, 2021)
Tous trois se sont rencontrés à la HEAR au cours de leurs études. Pierre et Martin A. fréquentaient l’atelier métal, et Martin S. côtoyait l’atelier verre. Aujourd’hui sortis de l’école et quelque peu éparpillés entre Paris et Strasbourg, ils ne se voient presque plus. C’est de la nostalgie du travail d’atelier, de complicité et de partage qu’ils avaient à l’école que ce projet est né. Il s’agit d’un projet en deux temps :
- Un temps de retrouvailles, de recherche, d’expérimentation et de production est prévu aux Ateliers Babioles, à Ivry-Sur-Seine, sur tout le mois de juin
- Une restitution de cette résidence est prévue dans la foulée, sous la forme d’une exposition, elle- même aux Ateliers Babioles.
« Le Pari, 2023 »
De Yoon Sunwoo (DNSEP 2021, Art-Objet – Bijou)
« Le projet Pari 2023 est né de la réflexion sur la fonction du bijou en tant qu’objet d’expérimentation et un croisement de perspective pour le porteur et l’artiste. Inspirée par le système de vestiaire, je voulais transformer les jetons en formes de bijoux, afin de commencer un échange avec les affaires des visiteurs où leur corps devient le socle d’exposition et le bijou devient une invitation à l’expérience artistique. A la fin de cette performance participative, les visiteurs peuvent choisir de garder la bague ou de la rendre en échange de leurs affaires, créant ainsi une nouvelle façon d’exposer et de questionner la valeur de l’art et le marché conventionnel. Ce projet est un pari à plusieurs échelles : pour l’artiste qui créé le risque de ne plus jamais revoir ses pièces; pour le visiteur qui se questionne sur la valeur de sa veste contre celle du bijou échangé ; pour les curateurs, car cet échange non monétaire se déroulera de manière imprévisible. Il vise à encourager l’interaction et la participation du public dans la création artistique, et expérimenter des “pop-up” dans différents contextes et lieux de la vie quotidienne. »
« Puppy Please et compagnie »
De Robyn Chien (DSNEP 2018, Art No Name)
« L’exposition met en avant quatre films de Puppy Please et un film de Robyn Chien ainsi que deux vidéos détaillant les processus de fabrication des films. Puppy please est une société de production de films pour adultes, cofondée par Lullabyebye, Gordon B. Rec et Robyn Chien. La création de cette entreprise part de l’envie de constater qu’il est aujourd’hui possible de produire des représentations sexuelles en rémunérant correctement les acteurs et actrices. L’exposition sera accompagnée d’une programmation de performances, de conférences et de tables rondes avec les personnes gravitant et travaillant dans et autour de “Puppy Please” »
« Jeu de dames, fragments de voyages »
De Léa Broussard (DNSEP 2020, Scénographie)
La Compagnie de danse et de théâtre d’objet Métronome(s), invitée par le CIRA au festival les Rencontres à Tisser du 7 au 9 juillet 2023, y présentera une micro-création « Jeu de Dames [fragments de voyages] ». La Compagnie Métronome(s) souhaite reprendre son premier grand spectacle collectif, « Tu rentres ou bien tu voyages » (1h10), et créer une micro-forme en intimité, un petit format ” poche” (30min) avec 4 danseuses, 4 dames en voyage. Cette invitation du Cira leur permettra également d’aller à la rencontre d’un nouveau quartier et ses habitants et, dans la continuité des interventions mises en place par la Cie jusqu’ici, de présenter leur travail hors des milieux théâtraux, dans le cadre d’un moment de partage privilégié entre artistes et publics.
« Saxophone à la française »
D’Adam Campbell (Master CIM 2020, Saxophone et Musique de chambre)
Le projet comporte l’enregistrement de disque intitulé « Saxophone à la Française », par le pianiste Antoine Ouvrard Adam Campbell, saxophoniste Sud-Africain, ou bien Franco-Sud-Africain d’adoption. Le « Saxophone à la Française » est un hommage personnel à ce qui est cher à ce dernier, c’est une célébration des lieux, des amis, du vin, de l’art, des villes, des montagnes, du Comté, de la musique et de la diversité culturelle. Des couleurs contrastées des Tableaux de Provence, à Balafon, œuvre intitulée d’après un instrument d’Afrique de l’Ouest, en passant par une samba brésilienne dans Scaramouche, toutes ces sonorités contribuent à l’essence de la France d’aujourd’hui. À travers cette musique, Adam CAMPBELL exprime sa reconnaissance pour la beauté de la France dans toute sa diversité.
« Miels #2 »
De Gabriel Maffeïs (DNSEP 2022, Illustration)
Miels #2 est une revue collaborative de bandes dessinées LGTB+, pour donner suite à la première édition d’octobre 2022. C’est lors d’une soirée de lancement à l’Atelier Demi-Douzaine à Strasbourg que la revue de 60 pages, compilant 9 courtes bandes dessinées, était présentée pour la première fois. En à peine 3 mois, les 100 exemplaires avaient tous été vendus, une partie lors de la soirée de lancement puis sur les réseaux sociaux, en librairie et lors de festivals d’éditions. En mars 2023 Miels #1 était réédité en 200 exemplaires pour sa présentation lors du salon des indépendants de Central Vapeur à Strasbourg.
« Tuba em Elsass »
De Léa Charton (DNSPM 2019, Euphonium)
Tuba em Elsass est un stage pédagogique et musical qui se déroule sur une semaine durant les vacances de la Toussaint, en Alsace. La semaine se clôture par un concert présentant le travail accompli par les musiciens. L’objectif du stage Tuba em Elsass est de promouvoir la pratique amateur du tuba dans la région Grand Est. En effet, le tuba est un instrument peu répandu avec un petit répertoire. Cela se concrétise d’un côté par le développement d’acquis musicaux et par une pratique d’ensemble musical quotidienne. D’un autre côté, le but est de fédérer les tubistes amateurs de la région autour de leur passion commune, aussi bien dans la pratique du tuba que durant des temps de vie quotidienne.
« Le spectacle »
D’Ines Assoual et Julien Kirrmann (DNSEP 2019 et 2022, La Fabrique)
Au sein d’une scénographie modulable en béton cellulaire se dérouleront des actions simples (ex : prise de parole). Au travers différents actes, Ines et Julien aborderont les étapes du montage d’un projet artistique : le financement, la création d’une communauté de jeunes artistes, la circulation des ressources.
« Project Sama »
D’Hugo Siclier (DNSPM 2022, Clarinette)
Hugo Siclier alias Project-Sama est un musicien à la frontière entre la musique électronique et la musique classique, il aime à connecter ces deux styles par l’ambiance et la dimension narrative qu’ils ont en commun. Il cherche à créer une musique dansante aux textures organiques et aux atmosphères chromatiques. Par son parcours initial d’instrumentiste, il cherche également à intégrer un réel geste instrumental à la musique électronique. Le projet a pour objectif l’enregistrement d’un album (cathédrale) pour un projet musical hybride mêlant instrument acoustique et électronique. Le projet artistique de l’album est de créer une expérience sonore immersive pour l’auditeur et suggestif sur la dimension synesthésique.
« Undercurrents #1 »
De Gabriel Leite et Ksenia Khmelnitskaya (DNSEP 2020, Art)
Le projet undercurrent #01 est une première édition d’un événement programmé en juillet 2023, qu’ils espèrent devenir annuel dans la programmation de Phare Citadelle. Le projet a deux facettes : curatorielle et artistique, pensé comme une expérience riche et percutante avec des invitations d’artistes, performeurs et musiciens/DJSs, aux pratiques se complétant. Le programme de l’évènement : arpentage d’un livre, workshop corps, performances dont une collective, deux DJsets
« Naproti : territoire imaginaire »
Du Collectif ça gronde (DNSEP 2022, Scénographie)
Naproti – territoire imaginaire est un projet d’exposition qui a pour ambition de créer un territoire imaginaire à l’issue d’une itinérance entre le Grand Est et la Ville de Prague, sur les traces de Franz Kafka. Le collectif est composé de 6 artistes qui composeront une exposition commune à partir de matières récoltées et co-créées avec les habitant.es des territoires parcours. La volonté est de créer à travers une pièce d’exposition, un territoire imaginaire intitulé Naproti : un réseau d’êtres humains et non humains, de lieux et de cultures.
« Tierstein »
De Zoé Kiner-Wolff et Manon Pourcher (DNSEP 2021 et 2022, Bijou)
L’exposition Tierstein, première manifestation publique du duo d’artistes éponyme composé de Zoé Kiner-Wolff et Manon Pourcher aura lieu à Paris au Musée national Jean-Jacques Henner du 4 au 16 octobre prochain, dans le cadre de l’édition 2023 du Parcours Bijoux. Outre l’exposition en elle- même, ce sera l’occasion pour le collectif de réaliser une performance publique lors du vernissage prévu le jeudi 5 octobre et d’animer deux ateliers durant les week-ends du 7–8 et du 14–15 octobre. L’exposition en duo représente des collections à mi-chemin entre les animaux et les pierres, objets hybrides tantôt objet bijoux tantôt objet sculptures.
La commission du 30 mai était composée de :
Emmanuel Dosda — journaliste,
Marie-Jo Daloz — artiste et enseignante
Philippe Geiss — directeur artistique
Céline Rinckel et Virginie Thomen — HEAR
L’APD est accessible aux diplômé·es jusqu’à 5 ans après l’obtention du diplôme : parmi les 17 finalistes auditionné·es lors de cette commission du 30 mai, on retrouve des diplômé·es de 2018 à 2022. Réel accompagnement vers la professionnalisation, l’aide permet aux ancien·nes diplômé·es souhaitant développer un projet comportant une dimension publique (expositions, performances, concerts, éditions…) de bénéficier d’un soutien méthodologique et financier.