Strasbourg, La Chaufferie, Colloque Écologies visuelles

Cette performance dînatoire est proposée par les artistes, designer et curatrices, Ornella Baccarani, Béatrice Josse, Alexandra David et Sonia Verguet. Il s’agit d’une création originale imaginée directement pour nourrir et approfondir les réflexions menées dans le cadre du colloque international et des thématiques inscrites dans les Écologies visuelles.

L’espace de la Chaufferie est dédié à l’expérimentation du public des questions hydriques mettant en relation les humain·es et les non humain·es. L’expérience est proposée à partir de plusieurs dispositifs, spatiaux, sensitifs, culinaires et sonores. L’objectif est de sensibiliser le public à la thématique de l’eau, abordée dans le cadre de nombreuses réflexions hydro-féministes menées notamment par la philosophe écoféministe australienne Astrida Neimanis (Hydrofeminism: Or, on becoming a body of water, 2012). Les installations sont également pensée avec l’aide des travaux d’Emma Bigé, d’Ambre Petitcolas, ou de Nancy Tuana…

À l’heure où les changements climatiques s’accélèrent, il n’est pas impossible que ce qui se retrouve dans notre assiette soit impacté. Partant du constat que la sécheresse est une donnée avec laquelle nous devons composer, à quoi ressemblera le menu d’un restaurant en 2100 ? Quels seront les nouveaux légumes de saison et la céréale la plus à la mode ? La question du manque d’eau est abordée sous le prisme des connaissances des pays qui y sont confrontés depuis toujours en développant autant de curiosités agricoles et culinaires riches et passionnantes.
Dans la lignée du travail d’Erica Gies, nous pouvons nous interroger : what does water want? Une autre partie de l’installation propose de trouver des pistes résilientes pour s’adapter au changement climatique (l’enrayer semble être aujourd’hui un rêve lointain) et soigner notre part d’eau qui représente les deux tiers de notre poids corporel. En face de ces deux interventions, la performance participative Becoming Frog a pour but de proposer de se connecter à l’énergie de la grenouille.

Les artistes

Ornella Baccarani
Plasticienne travailleuse de l’art
Issue des arts du spectacle, Ornella Baccarani a travaillé notamment avec Armand Gatti (pour les expériences Rosa Collectiv et La traversée des Langages). En parallèle de sa pratique théâtrale, elle anime des ateliers d’écriture et publie dans la revue de poésie Nawak (Ed. Ideokilogramme 2013, 2014). Ornella Baccarani part travailler au Brésil dans une ONG d’éducation populaire pour revenir vivre sur une île bretonne au rythme des marées quelques années. Elle y découvre un rapport viscéral et sensuel aux éléments. En 2021, Ornella Baccarani reprend ses études à la Haute École des Arts du Rhin en section Nomade (art design et société) autour d’un travail artistique qui mêle l’animisme à l’érotisme. En 2023-2024 en post-diplôme, elle développe sa recherche au Shakirail (tiers lieu Paris 18e) pendant une résidence de 3 mois. Elle co- organise une journée d’études avec le FRAC Alsace intitulée L’art et le vivant. Sa performance conversationnelle Jeu d’osselet est performée à la Fondation François Schneider. Ornella Baccarani approfondit son travail poétique et sonore à la ferme du Faï (Hautes Alpes) en avril 2024. Son travail est visible dans son atelier à Motoco (Mulhouse).

Sonia Verguet
Diplômée de l’école des beaux-arts de Dijon et de la HEAR de Strasbourg, Sonia Verguet est designer culinaire.
Spécialisée dans le moment du repas depuis 15 ans, ses recherches concernent ce que ce dernier raconte et comment les designers peuvent l’améliorer.
– Commandes d’installations culinaires : Mille formes Clermont-Ferrand, MUDAM Luxembourg, Musée Unterlinden Colmar, éditions 2024…
– Résidences de création et de recherche : artiste invitée au Centre Pompidou Paris, Meet Factory+CEAAC Prague, International studio Jingdezhen, Chine…
– Publications : 100 Coolglofs (éd.Keribus) – Inititation au design culinaire (éd.Eyrolles)
– Contributions dans des magazines : Gros Gris, Ilots, Zut…
– Direction artistique : création d’expositions collectives (MIAM et Manger mieux grâce au design) et réalisation
d’un journal culinaire destiné aux enfants.
Les divers projets de Sonia Verguet sont soutenus par l’Institut français, la Drac, l’Eurométropole, la Région Grand Est.

Alexandra David
La pratique de l’artiste Franco-Australienne Alexandra David convoque l’inconscient, le subconscient et le superconsciousness, de façon à impacter positivement nos vies présentes et pour mieux se connecter à un futur plus conscient (awareness). Considérant ainsi la conscience humaine comme son médium de prédilection, les performances ou « gestes artistiques » de l’artiste sont discrètes, les interventions rarement signées et s’incarnent plutôt dans la matière sensible de nos corps et de nos émotions. Chaque travail a ainsi des formes modestes et respectueuses de l’environnement. Son travail est conçu comme une posture quotidienne, un état d’être au monde et un moyen de prendre soin (to care). Les endroits où son travail peut se voir ou s’expérimenter sont multiples. Il peut aussi bien exister dans un espace dédié́ à l’art, dans une école, dans un parc ou dans une forêt. Cependant, il est toujours conçu spécifiquement pour les personnes et le lieu où il est montré. Alexandra David est également enseignante transversale à la Haute École des Arts du Rhin à Strasbourg où elle mène plusieurs projets autour du jardin de l’école.

Béatrice Josse
Curatrice, autrice, enseignante, Béatrice Josse développe des projets liant l’art, l’écologie et la transformation des imaginaires. Ses recherches se portent autant sur le Mycelium, la Gomme arabique que les questions de soin et d’animisme juridique.

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Écologie des images, images de l’écologie, impact écologique des images… l’hypothèse formulée pour le colloque international consiste à penser ensemble ces grandes directions que fait naître le rapprochement entre d’une part la question des images et de leur circulation, d’autre part notre situation climatique et environnementale. Il se tiendra dans divers lieux de Strasbourg du 22 au 24 janvier 2025 : à la Misha, la HEAR, La Chaufferie, la Cryogénie, ainsi qu’au Cosmos.

Cet événement est organisé par les membres de l’axe Écologies visuelles du Programme de recherche Cultures visuelles (UR 3402) de l’Université de Strasbourg.

À découvrir également dans le cadre du Colloque :
Conférence À propos de quelques images conviviales

Consulter le programme (pdf)
Plus d'informations sur le site de cultures visuelles


— Jeudi 23 janvier 2025 de 19h30 à 21h30
La Chaufferie
5 rue de la Manufacture des tabacs à Strasbourg

Entrée libre dans la limite des places disponibles