Pierre Baumann et Cyrille Bret

Il s’agira de discuter de dispositifs “mésologiques”, qui contribueraient, d’une part, à prendre en charge les différentes expressions des vulnérabilités (Judith Butler), d’autre part, à dessiner un modèle d’image que l’on pourrait nommer “image-conviviale”. Une telle conception ne consiste pas à banaliser l’interactivité, mais à consolider l’intra-action (Karen Barad) et l’enchevêtrement d’organismes pluriels. Plus simplement, l’image-conviviale s’empare de la convivialité telle qu’elle est pensée par Ivan Illich. L’image conviviale destitue, en quelque sorte, la domination de la technique sur l’individu. Elle réhabilite l’être à l’encontre de l’avoir et limite le pouvoir de l’outil au profit de « la survie, l’équité et l’autonomie créatrice » (I. Illich, 2005). Toute une famille d’images peuvent alors apparaître, qui ne relèvent pas seulement d’une écologie visuelle, mais bien d’agencements démultipliés ; autant d’images nommées image-animale, image-minérale ou encore image-in-humaines.

Les intervenants

Pierre Baumann est professeur des Universités en Arts, membre de l’Unité de Recherche ARTES 24141 de l’université Bordeaux Montaigne, responsable du master recherche Arts plastiques. Il a créé en 2015 Le laboratoire des objets libres, qui étudie le caractère migratoire des objets artistiques dans un contexte anthropologique élargi à partir d’une approche écologique et mésologique. Il dirige depuis 2017 le programme de recherche expérimentale Moby-Dick. https://www.mobydickproject.com/ Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont L’usure (codir.), 2016, PUB/ARBA, Dire Moby-Dick, PUB, 2018, Réalités de la recherche (collective) en arts, PUB, 2019, Sillage Melville, PUB, 2020, The whiteness of the whale, 2022.

Cyrille Bret est historien de l’art, professeur à la Haute école des arts du Rhin, membre de l’unité de recherche FAIRE-MONDES, et enseigne au sein du master Écritures critiques et curatoriales de l’art et des cultures visuelles de l’université de Strasbourg. Sa démarche historienne est nourrie par l’anthropologie et la sociologie pragmatique, et son approche des œuvres d’art vise à décrire les situations d’interaction qui forment leurs différents modes d’existence. Ses travaux portent notamment sur les enjeux du vivant dans l’art contemporain, l’agentivité des objets, le rôle de la partition ou du protocole dans les pratiques artistiques.
Il est l’auteur de l’essai, Robert Filliou et sa recherche (Inter éditeur, 2010), et a codirigé les ouvrages Hervé Youmbi And Beyond (HEAR, 2019) ainsi qu’Objets à l’état vif – Entre dynamiques sociales et pratiques artistiques (Les Presses du réel / HEAR, 2024).

Écologie des images, images de l’écologie, impact écologique des images… l’hypothèse formulée pour le colloque international consiste à penser ensemble ces grandes directions que fait naître le rapprochement entre d’une part la question des images et de leur circulation, d’autre part notre situation climatique et environnementale. Il se tiendra dans divers lieux de Strasbourg du 22 au 24 janvier 2025 : à la Misha, la HEAR, La Chaufferie, la Cryogénie, ainsi qu’au Cosmos.

Cet événement est organisé par les membres de l’axe Écologies visuelles du Programme de recherche Cultures visuelles (UR 3402) de l’Université de Strasbourg.

À découvrir également dans le cadre du Colloque :
Performance dînatoire Slow water

Consulter le programme (pdf)
Plus d'informations sur le site de cultures visuelles

— Jeudi 23 janvier 2025 à 18h15
HEAR, Auditorium
1, rue de l’Académie à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles