Strasbourg, HEAR

Après une première journée d’étude questionnant le supposé « versus » entre Peinture et Illustration en novembre dernier, cette édition 2023 Seul un jardin nous sépare interroge la notion de « frontière » entre ces deux pratiques. À quel endroit se jouent les rapports scindés de ces milieux d’un point de vue sociologique, politique, fantasmatique ? Nous enjamberons le jardin qui nous sépare pour aborder les méthodes de fabrication de ces différents champs, tout en présentant comment, en d’autres lieux et d’autres temps, la question ne se posait pas ; exhausser ensemble ce jardin flamboyant.

— Cette journée d’étude est proposée par l’Atelier Illustration et le groupe Art – Peinture Partout. Elle est coordonnée par les enseignant·es Mathieu Boisadan (groupe Art – Peinture Partout), Louise Duneton et Olivier Deloignon (atelier Illustration), ainsi que toute l’équipe de l’atelier Illustration, dans le cadre du programme de recherche du laboratoire De traits et d’esprits.

— Avec les intervenant·es :

• Vanessa Dziuba
est née en 1982, elle travaille à Paris et à Nancy. Elle est artiste plasticienne et enseignante depuis 2022 à l’École Nationale Supérieure d’art et de design de Nancy dans la section art ainsi qu’artiste invitée pour l’année 2023/24 à l’École des Arts Décoratifs de Paris en section image imprimée. Elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2007. Son travail se déploie principalement en dessin et en peinture, accompagné de céramiques et d’objets quelques fois imprimés. Elle développe
des questionnements sur l’usage des formes dans notre quotidien. Elle utilise des motifs qu’elle découpe, perce, agrandit et imprime pour enfin les arranger au sein d’expositions qu’elle conçoit parfois en collaboration avec Jean-Philippe Bretin, designer graphique. Elle a récemment exposé son travail à Ravisius Textor à Nevers, à la Villa Belleville à Paris, à Pehu à Osaka, à l’Ésac à Cambrai, à Maison Touchard à Londres, au POCTB à Orléans. Elle développe en parallèle de son travail artistique des projets collectifs. Elle fonde le collectif Modèle Puissance (2008-2017) avec Jean-Philippe Bretin, Julien Kedryna et Nicolas Nadé, plate-forme éditoriale se définissant comme un lieu de diffusion et de production de leurs différentes pratiques artistiques. Elle est également co-fondatrice et membre de l’équipe éditoriale de la revue Collection fondée en 2010, une revue indépendante apériodique rassemblant des entretiens réalisés avec des artistes, designers et éditeurs autour de questions sur l’art et sur le dessin contemporain.

Sylvia Girel
sociologue, professeur des universités à Aix Marseille Université, elle développe ses recherches au laboratoire Mesopolhis. Ses travaux s’inscrivent en sociologie des arts et de la culture, elle est spécialiste des publics et des pratiques culturelles, des questions de médiation et de démocratisation, et s’intéresse particulièrement aux formes de création contemporaines. Elle a été directrice adjointe de la revue Sociologie de l’art* et a mis en place un Observatoire des publics et des pratiques de la culture – Sciences et société**, une structure à l’interface de la recherche scientifique et des mondes de la culture, qui met en oeuvre des enquêtes qualitatives et quantitatives ajustées et territorialisées, privilégiant un travail collaboratif avec les acteurs des mondes artistiques et culturels.

Cecilia Granara
a grandi à Mexico, Chicago, Rome. Elle a obtenu un Bachelor of Arts à la Central St. Martin’s School of Art and Design de Londres, DNSAP à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle a étudié en échange au Hunter College de New York. Peintre, elle s’intéresse aux attitudes culturelles face à la spiritualité, la nature, aux corps, et à l’utilisation de la couleur comme vecteur d’émotions. Son travail a été présenté lors d’expositions collectives dans les galeries Jousse Entreprise (Paris, 2019), High Art (Paris, 2020) et Brigade (Copenhague, 2020), ou encore dans les centres d’art PS120 (Berlin, 2020) et Parc Saint Léger (2020), ainsi qu’à la Triennale Milano (2023), Château La Coste (2023), Fondation Pernod Ricard (2022), Musée Cérès Franco (2022) ou encore au LAAC de Dunkerque et au MAXXI à Rome. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées, à la galerie Sapling (Londres, 2022), Exo Exo (Paris, 2019, 2021 et 2022), ainsi qu’à l’institut culturel Italien à Mexico (2022). Elle a été nommée pour le Prix Antoine Marin pour la Peinture en 2019 et le Prix Cairo en 2021. Son travail rejoint les collections du X Muséum (Pékin).

• Nicolas Heimendinger
Docteur en Esthétique, sciences et technologies des arts, Nicolas Heimendinger a soutenu en 2022 une thèse intitulée L’État contre la norme. Le tournant des institutions publiques vers l’art d’avant-garde, 1959-1977 (Allemagne de l’Ouest, États-Unis, France). Il travaille notamment sur l’histoire et la sociologie de l’art moderne et contemporain, les rapports entre arts et pouvoirs publics et les redéfinitions de la culture savante au XXe siècle.

Juliette Milbach
Les recherches de Juliette Milbach portent sur la vie artistique soviétique en mettant en avant l’hétérogénéité et la porosité. Je porte une attention particulière à l’articulation de l’individu à l’institution, la manière dont les artistes ont pu « négocier » avec le cadre réducteur soviétique. La question des circulations artistiques (objets, personnes, idées) en lien notamment avec la scène artistique américaine est un autre point important sur lequel je travaille depuis 2015. Dans l’analyse de ces circulations (et de leur résistance temporelle) le périodique est une source et un objet d’étude auquel je prête de plus en plus d’attention. Cela m’a conduit à m’intéresser aussi au destin des artistes actifs au début du XXe siècle dans d’autres sphères et en d’autres endroits (que cela soit David Bourliouk ou les artistes liés aux mouvement avant-gardistes yiddish).

Lise Stoufflet
S’inscrivant à mi-chemin entre surréalisme et figuration narrative, les peintures, dessins et céramiques de Lise Stoufflet relatent un univers mêlant le réel à l’onirique, qui convoque les rêves, les angoisses et les fantasmes communs. Ses compositions ambiguës et intrigantes, entre rêve et cauchemar, offrent plusieurs strates de lecture dont la clé de compréhension échappe au spectateur pour mieux nourrir son questionnement et laisser libre cours à sa liberté d’interprétation. Aujourd’hui, elle poursuit sa pratique dans les environs de Paris à Aubervilliers où elle a créé et développe avec une quinzaine d’artistes le projet Le Houloc – un atelier et lieu d’exposition autogéré.


— Jeudi 16 novembre 2023, de 9h15 à 17h
HEAR, site d’Arts plastiques – Auditorium
1 rue de l’Académie à Strasbourg