Strasbourg, HEAR
L’animation télévisée japonaise des années 1960 à nos jours : la « malédiction Tezuka » et son héritage. À l’occasion de la sortie en salles du Garçon et le héron, dernier long-métrage de Hayao Miyazaki, ce cycle de conférences animé par Antonin Bechler, maître de conférences au département d’études japonaises de l’Université de Strasbourg, reviendra sur l’histoire et l’esthétique de l’animation japonaise en se concentrant sur ses productions d’après-guerre, pour le cinéma puis la télévision, avec pour fil rouge le parcours de Miyazaki (1941-) et son aîné Isao Takahata (1935-2018), de la Tôei au Studio Ghibli.
En janvier 1963, la diffusion du premier épisode d’Astro Boy, adaptation de son manga à succès par Osamu Tezuka qui a fondé pour l’occasion son propre studio d’animation, révolutionne les conditions de production et l’esthétique de l’animation japonaise. Là-bas comme ailleurs, on pensait alors impossible de produire à flux tendu un volume suffisant pour tenir les contraintes de la diffusion hebdomadaire. Mais le pacte faustien passé par Tezuka avec son diffuseur et ses sponsors le force à adopter une logique de moins disant qui aura de lourdes conséquences sur l’avenir de l’animation japonaise, déjà touchée par la baisse progressive des entrées cinéma. Les plus grands studios adoptent en effet les idées implémentées par Tezuka, et l’animation devient définitivement un secteur à haut risque, surtout pour ceux qui la créent dans des conditions toujours plus précaires. Mais les procédés mis au point par Tezuka et ses équipes dans un objectif d’économie vont aussi déboucher sur une nouvelle grammaire visuelle qui deviendra progressivement la signature esthétique de l’animation japonaise, à travers son interprétation spécifique par des animateurs et réalisateurs tels Yoshinori Kanada, Osamu Dezaki ou encore Hideaki Anno, et contribuant même, par le rejet que ses tendances maniéristes ont pu inspirer à des artistes tels Hayao Miyazaki, à les amener à proposer pour l’animation télévisée un contre-modèle qui lui donnera certains de ses plus grands chefs d’œuvres.
Antonin Bechler est maître de conférences au département d’études japonaises de l’université de Strasbourg. Ses recherches portent sur les représentations, discours et idéologies dans les productions narratives du Japon contemporain, en particulier dans la littérature. Il a écrit notamment sur les romanciers Kenzaburô Ôé et Haruki Murakami, sur l’évolution de l’animation japonaise depuis les années 1980, et anime plusieurs cours et séminaires sur la littérature et la culture populaire japonaise (manga, animation, etc.) à l’Université de Strasbourg.
Le cycle de conférences « Manga eiga VS anime ? » Films et séries d’animation au Japon de l’après-guerre à nos jours est organisé et s’inscrit dans le programme de recherche du laboratoire De Traits et d’esprit de l’atelier d’Illustration, financé par le Ministère de la Culture et de la Communication.
Présentation de l'atelier Illustration
Conférence : le cinéma d'animation japonais le 5/12/23
— Mardi 12 décembre à 18h30
Site Art et Communication, Auditorium
1 rue de l’Académie à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles