Strasbourg, HEAR, 18 h

Rencontre avec le plasticien français Fabrice Hybert, également connu sous le pseudonyme Fabrice Hyber. Attaché à la nature, à l’économie, au commerce et aux sciences, il a créé des systèmes autour de la production artistique avec les entreprises, des scientifiques et des laboratoires … Une rencontre organisée par l’Option Art et Philippe Lepeut, enseignant.

Après une enfance en Vendée, Fabrice Hyber étudie les mathématiques et la physique. De 1979 à 1985, il est formé à l’école des beaux-arts de Nantes. En 1981, il produit sa première peinture, le Mètre carré de rouge à lèvres, et expose dès 1984 à la Biennale internationale du dessin de Saint-Étienne et en 1986 lors des Ateliers internationaux des Pays de la Loire à l’abbaye royale de Fontevraud. Cette même année, il présente sa première exposition personnelle, Mutation, à la Maison de l’avocat de Nantes.

Depuis 1986, il présente des expositions personnelles à Montréal, Limoges, Poitiers, Strasbourg, Tokyo, New-York, San Francisco, Zurich, Bruges, Sète ou encore Guadalajara.
En 2000 un projet sur l’Arc de Triomphe lui est confié. En 2001, le Sidaction lui passe commande d’une œuvre monumentale, L’Artère, dédiée à la mémoire des victimes du sida et en hommage à ceux qui se consacrent à la lutte contre l’épidémie, installée dans le parc de la Villette et à laquelle il se consacre de 2002 à 2006. En 2007 c’est dans le jardin du Luxembourg qu’il installe Le Cri, l’Écrit, une commande publique commémorant l’abolition de l’esclavage. Dans le même temps, il poursuit une démarche lancée autour dès 1990 en semant des arbres dans la vallée vendéenne de son enfance.

Développant ses expérimentations et travaux artistiques, Fabrice Hyber installe un jardin de sculptures au Japon, un autre au Texas. Il collabore également avec l’agence d’architecture Jakob + MacFarlane pour la résille du siège d’Euronews à Lyon (2015).
En 2018, Fabrice Hyber livre le décor peint de la verrière du palace parisien Lutetia, il réalise également, pour Beaupassage rue de Grenelle, Les Deux Chênes à partir du double moulage d’un arbre tricentenaire de sa vallée vendéenne.

Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres depuis janvier 2012, Fabrice Hyber est élu à l’Académie des beaux-arts en 2018 au fauteuil de Chu Teh-Chun. Il est reçu sous la Coupole le 7 juillet 2021 par Régis Campo.

Diplômé de l’école des beaux-arts de Nantes en 1985, il a depuis développé avec une grande constance une œuvre protéiforme où il interroge les moyens de production (UR, 1994) et de diffusion des œuvres (Eau dort, Eau d’or, Odor, Lion d’or de la Biennale de Venise en 1997). Très tôt, il a eu une conscience des enjeux écologiques avec la création d’une forêt (Nord-sud) semée à partir de la fin des années 80, ou encore de la responsabilité de l’artiste dans l’espace public (L’Artère, Parc de la Villette / Commande de l’association Sidaction). Il a aussi développé une représentation de l’artiste comme image publique par l’emploi de la couleur “vert printemps” dans sa communication, l’abandon du T de son nom en 2005 (hyber santé ou Hybération du t) ou la création de l’homme de Bessines, 1990 (petit homme vert, demi alter égo) qui depuis lors essaime dans le monde entier. Et je n’oublie pas les P.O.F (Prototypes d’Objets en fonctionnement) testés par Eliane Pine Carrington, lieux d’expérimentations déjantées qui ouvrent encore sur d’autres espaces. Il sera également question du dessin (spéculer) et des peintures homéopathiques (faire le point) qui constituent une sorte de fil rouge continu traversant le travail depuis ses débuts. Bref, une œuvre extrêmement dense, aux ramifications et interactions complexes, qui n’évite aucun sujet et qui se déploie avec beaucoup d’humour et d’amour (care).
Philippe Lepeut

Voir le site hybertv.tv

Jeudi 3 mars 2022, 18h
HEAR – Site d’arts plastiques – Auditorium
Dans le contexte sanitaire actuel, l’accès à la conférence est réservé aux étudiant·es, enseignant·es et agent·es de la HEAR