Ecole pluridisciplinaire (arts, communication, design, scénographie, musique) et multisites (Strasbourg, Mulhouse), la Haute école des arts du Rhin (HEAR) se saisit de l’invitation faite par la Saison Africa 2020 en France à envisager le monde depuis les Afriques. Il s’agit pour la HEAR de solliciter ses écoles partenaires sur le continent, les artistes du continent avec lesquelles elle interagit régulièrement, ainsi que les artistes diplômés de la HEAR issus du continent ou de sa diaspora, afin de s’interroger sur les défis pédagogiques d’une école d’art au XXIème siècle.
Forte de près de quinze années d’expériences de mobilités enseignante et étudiante entre la République démocratique du Congo (RDC), l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et la France – expériences impulsées, notamment, par son atelier de scénographie (Strasbourg) – l’école souhaite réfléchir à des questions qui lui semblent fondamentales : l’importance, de s’appuyer sur une création contemporaine pluridisciplinaire et la nécessité de construire ses enseignements en lien avec un débat d’idées et des scènes artistiques à l’échelle globale.
En lien avec leurs collègues de l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa et de la Wits School of Arts de Johannesburg, les équipes enseignantes de la HEAR sollicitent ici artistes et intellectuels africains pour échanger, réfléchir et débattre avec elles et eux sur la manière de réinventer l’enseignement de l’art : comment les écoles d’art appréhendent-elles les réalités géopolitiques actuelles ? Comment sortir d’une vision formatée par des représentations persistantes ?
En effet, étudiant·es, enseignant·s et personnels de la HEAR sont aujourd’hui désireux de sortir de leur zone de confort et d’élargir leurs horizons. Beaucoup se sentent démuni.e.s ou impuissant.e.s face à des sujets qu’ils et elles maîtrisent mal. Face aux dangers d’une posture néocoloniale, ils estiment essentiel de mieux comprendre les enjeux du continent.
Au cœur d’Afriques : indisciplines, intersections, interfaces, l’art et l’engagement politique, la circulation des personnes et des œuvres, la restitution du patrimoine africain par les musées européens, feront l’objet de rencontres-débats et de workshops animés par des artistes et intellectuels africains et européens ainsi que par des enseignants de l’école.
La rue, le musée et l’école d’art seront mis en perspective comme autant de lieux de transmissions, de désobéissance, de croisements et de jonctions nécessaires à la compréhension d’un monde globalisé.
Une conférence d’ouverture éclairera cette série de rencontres, permettant de poser les termes du débat. Elle sera suivie d’un programme de tables rondes et de discussions, ainsi que de workshops à destination des étudiants, des enseignants, de professionnels et d’un public plus large. Imaginé avec des artistes et des intellectuels d’Afrique et d’Europe, en collaboration avec Dominique Malaquais (CNRS), Bernard Müller (ESA-Avignon et Institut für Ethnologie – Cologne) et Julie Peghini (Université Paris 8) ainsi que Jean-Christophe Lanquetin et François Duconseille [Atelier Scénographie HEAR] le programme intègre également une exposition à la Chaufferie, galerie de l’école, et des soirées dédiées ouvertes à toutes et tous (conférences, performances, projections, ateliers…). Les étudiant.e.s y prendront une part active sous la forme d’expériences, de conduite de workshops ou encore de présentation de projets.
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