Exposition des diplômé.es 2020 de la HEAR-option Art* (La Fabrique, Hors-Format, No Name, Peinture(s), Phonon, Le Plateau, Storyteller).
Sars-cov covid 19 s’est invité dans nos vies. On nous a déclaré en guerre : confinement, couvre-feu, gestes barrières et distanciation sociale. Un conseil de défense a discriminé l’essentiel de ce qui ne l’était pas.
En mars 2020, nous avons été confiné, bouleversement général de nos vies, de nos modes d’enseignements. Pour nos étudiant·es, cela a été rude et le reste encore. Une situation particulièrement difficile pour ceux et celles qui, en année de diplôme, s’apprêtent à entrer dans « la vie active » où la culture et l’art en particulier sont décrétés non-essentiels.
S’il y a guerre, une première victoire fut gagnée d’emblée par le « numérique ». C’est bien là un des enjeux politiques de ce virus, nous retranchant derrière nos ordinateurs, sur les réseaux, le « distanciel ». Parmi les nombreuses plateformes utilisées Teams et Discord furent au centre de la reconfiguration de nos pédagogies, tout un programme…
Les usages et les arguments en faveur de telle ou telle plateforme furent l’objet de débats vifs, de controverses et de discorde… mais n’est-ce pas la raison majeure de l’art et de la création que d’être discordant·es, non-consensuel·les, prospectif·ves, vivant·es…
Pour certain·es, la circonstance de diplômes avec un jury à distance était la possibilité d’expérimenter une situation inédite, d’en évaluer les potentialités, les écueils aussi.
La traditionnelle exposition des diplômés 2020 a dû être annulée « pour des raisons sanitaires » selon l’expression que nous connaissons que trop.
Néanmoins, les enseignant·es ont immédiatement voulu et imaginé une « riposte – comme un re-post » InRealLife, en février 2021. Optimisme ou naïveté…
Un événement organisé pour la présentation et la rencontre avec les jeunes artistes diplômé·es, mais aussi une réponse affirmant la co-présence, in visu-in situ, indispensable au partage de l’art.
Onze mois plus tard, la crise sanitaire continue de bloquer toute l’activité culturelle.
Comment accepter que nos étudiant·es, nos diplômé·es, les jeunes artistes naissant·es soient qualifié·es de « non essentiel·les » par la parole gouvernementale ?
DISCORD(E) est le lieu et le temps de la dispute et de la résilience. Nous agirons in situ et médiatiserons sur le web les actions, les performances, les films, les vidéos, les peintures, les installations, les sculptures, les photographies, les dessins et tout ce qui ne se nomme pas encore.
Nous serons là pour partager encore et encore la puissance de l’art qui nous est essentielle.
*L’option Art de la Hear est constituée de 7 groupes de travail sur les sites de Mulhouse (Le Plateau) et de Strasbourg (La Fabrique, Hors-Format, No Name, Peinture(s), Phonon, Storyteller). La formation se distribue en une phase programme de 2 ans ouvrant sur le DNA (Diplôme national d’art – L3) et une phase projet se terminant par le DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique – Master 2) donnant lieu à une présentation d’un mémoire et de travaux plastiques.