Depuis 5 ans, les Cafés Sati organisent, en partenariat avec la Haute école des arts du Rhin, un concours d’art urbain qui invite les jeunes artistes à investir la façade de l’usine située au port du Rhin à la frontière entre Kehl et Strasbourg. Cette année, deux étudiants de la HEAR à Mulhouse ont conquis le jury avec leur oeuvre “Curiosités industrielles”. Rencontre avec Joanna Hateley et Thomas Roger.

C’est un concours sans contrainte, une véritable carte blanche qu’offrent, depuis 5 ans, les Cafés Sati. Attirés par la dimension très libre du challenge, Thomas Roger et Joanna Hateley, alors étudiants en 5ème année Design et Design textile à la HEAR à Mulhouse, se lancent dans l’aventure Sati et décident de mettre en valeur le bâtiment de l’usine.

“On s’est énormément questionné sur la bâtisse en elle-même et son environnement”, explique Thomas Roger, “à quoi servent ces cheminées, pourquoi ont-elles ces formes, que s’y passe-t-il à l’intérieur ? Il y a tellement de volumes et de couleurs intéressantes autour de cette usine que l’on ne voulait pas simplement recouvrir la façade, on a voulu au contraire la révéler”, poursuit Joanna Hateley.

Univers magique

Sur cette immense surface de 18 mètres de largeur sur un peu plus de 6 mètres de hauteur, le binôme se lance dans la création d’un univers magique. “On a imaginé ce que l’on pourrait trouver derrière cette façade en mêlant des formes géométriques et organiques de cheminée”, explique Joanna Hateley.

Pour donner vie à leur projet, les deux étudiants utilisent la 3D. Cette technique leur a permis de donner une texture à ces cheminées imaginaires et une illusion de profondeur à la scène. Leur oeuvre est ensuite imprimée sur une bâche où sont collés des adhésifs métalliques de couleur or et cuivre sur certaines parties bien précises.

Trompe-l’œil

Selon la lumière, ces adhésifs changent de couleur. “On a voulu créer un trompe-l’œil qui pouvait évoluer au fil des heures et des saisons”, raconte Thomas Roger. Avec environ 10 000 passages par jour, les deux designers en herbe veulent susciter l’interrogation et permettre aux passants de se faire leur propre histoire de l’usine de torréfaction.

Charlotte Staub

(mis en ligne le 20. 09. 2018)


Pour admirer le travail de Thomas Roger et Joanna Hateley, rendez-vous sur le Port du Rhin à Strasbourg. Leur oeuvre sera visible pendant un an, jusqu’à l’été 2019.