Jehanne Dautrey
Docteur en philosophie et esthétique, chercheuse et professeur de philosophie à l’ENSAD Nancy.
Jehanne Dautrey, docteur en philosophie (université de Lille 3), a été directrice de programme au Collège international de philosophie de 2001 à 2007 où elle a travaillé avec de nombreux artistes (A. Preljocaj, G. Fromanger, G. Aperghis, M. Stroppa, Y. Toma…) et écrit sur la musique (« Musique architecture », Rue Descartes, nr 56, 2007), la danse (Pavillon noir, Xavier Barral, 2007). Elle est depuis 2009 professeur de philosophie à l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy (ENSAD Nancy), où elle a monté plusieurs programmes de recherche en art et en design ; elle intervient régulièrement dans différents réseaux de recherche en design. Ses dernières publications portent sur les transformations récentes du design : le design critique (Strange Design. Du design des objets au design des comportements, avec E. Quinz (éd. IT, 2014/2024), les pratiques participatives (Milieux et créativités, Les presses du réel, 2016), le care (Design et pensée du care. Pour un design des micro luttes et des singularités, Les presses du réel, 2019), les dispositifs transitoires (Identités du transitoire, avec P. Beaucé, Les presses du réel, 2021).
Échelles et modes temporels des pratiques participatives
Les pratiques participatives, initiées dans les années 70, se voient aujourd’hui de nouveau plébiscitées dans de nombreux projets urbains ou simplement collectifs. Au désir d’en finir avec des principes de décision verticaux et souvent peu soucieux des réalités de terrain, s’ajoute maintenant la donne du changement climatique qui menace les modes de vie des habitants humains et non humains des villes. Au delà des bonnes intentions, comment agir ensemble de manière complexe, d’autant plus lorsqu’on doit tenir compte d’une pluralité de vivants qui ne parlent pas ? À partir d’exemples de différents projets, on se propose de réfléchir à une boîte à outils pour réussir le « faire avec ».
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Marie Hungler
Paysagiste conseillère au CAUE d’Alsace. Elle est également paysagiste conceptrice, illustratrice et plasticienne intervenante.
Marie Hungler est paysagiste conceptrice, diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois. Elle a travaillé plusieurs années à Paris pour des agences de Paysage en tant qu’indépendante, spécialisée dans le rendu graphique des projets d’aménagement. Elle intègre ensuite l’agence « Atelier Villes et Paysages ». Marie Hungler a complété sa formation par un certificat de plasticienne intervenante délivré par la HEAR. Elle a, pendant quelques années, enseigné en lycée agricole, fait diverses interventions artistiques et produit des images autour de la thématique du paysage. Aujourd’hui elle est paysagiste conseillère au CAUE d’Alsace.
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Fabrice Wack
Architecte DE, chargé de mission en architecture au CAUE d’Alsace.
Diplômé en architecture dans le domaine « Architecture, villes et territoires en transition », il a complété son cursus par un master sciences humaines et sociales spécialité architecture, structures et projets urbains à l’INSA Strasbourg. Il s’est
impliqué dans le réseau européen d’étudiants en architecture EASA qui lui a permis d’organiser et de participer à plusieurs ateliers multidisciplinaires. En tant qu’architecte, il a pu s’investir au sein de structures aux dimensions et pratiques très différentes, lors de collaborations ou mobilités professionnelles à l’étranger. En 2017, il intègre l’équipe du CAUE où l’interdisciplinarité est au cœur des missions de conseil et d’accompagnement des collectivités, sur lesquelles il est mobilisé.
Architecture, paysage ; approches didactiques ?
Le CAUE a pour principales missions de conseiller, former, informer et sensibiliser. Son approche est pédagogique et répond aux enjeux de société. Associé à son territoire, le CAUE n’a de cesse de se réinventer et de questionner sa façon d’interagir avec des publics très variés.
En architecture comme en paysage, certaines approches sont didactiques. Le projet s’apparente alors à un moyen d’interpeller tout un chacun. Il ne se contente pas de répondre à des besoins fonctionnels ou esthétiques, il joue aussi un rôle éducatif de transmission des savoirs de manière implicite ou explicite.
Portée à deux voix dans un esprit interdisciplinaire, la présentation questionnera les enjeux communs à l’aménagement du territoire au travers d’approches architecturales et paysagères qui se veulent didactiques.
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Mina Charnaux
Cheffe de projet Nature en ville à la Ville et à l’Eurométropole de Strasbourg.
Mina Charnaux pilote des dispositifs d’animation d’acteurs et de sensibilisation à la nature en ville : la démarche Strasbourg ça pousse, qui invite les usagers strasbourgeois à jardiner l’espace public ; la charte partenariale « Tous unis pour plus de biodiversité », qui accompagne les acteurs du territoire dans une gestion plus écologique des espaces verts ; le projet d’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de l’Eurométropole et le développement des sciences participatives ou encore le développement d’une trame noire métropolitaine sont autant de sujets développés.
Vivre la ville nature
La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg sont engagées depuis plus de 10 ans dans la construction d’une ville nature. Initié par la décision du zéro pesticide dans l’entretien des espaces verts, cet engagement a peu à peu évolué vers le développement d’une nature en ville mieux comprise et mieux protégée. Mais comment amener les citoyennes et les citoyens à voir, observer, expérimenter cette ville nature qu’elles et ils habitent et fréquentent ?
Emmanuel Marx
Facilitateur de coopérations et urbaniste. Depuis 2016, il est directeur de l’association Eco-Quartier Strasbourg.
Socio-Urbaniste de formation, ses premières expériences professionnelles au sein de bailleurs sociaux l’ont marqué par le potentiel non-exploité pour améliorer le vivre-ensemble. Ce potentiel, c’est l’humain : à travers nos capacités d’écoute, de compréhension, d’empathie, de coopération… trop souvent oubliées, rarement stimulées. Pour révéler ce potentiel, il endosse le rôle d’agitateur et de facilitateur, au sein de l’association Éco-Quartier Strasbourg. Depuis 10 ans, il accompagne des particuliers, des collectifs et des acteurs professionnels à faciliter et soutenir les
dynamiques d’habiter-ensemble. Pour ne citer qu’une expérience, la plus significative : le projet de Maison Citoyenne au Neudorf, qui vise à créer et faire vivre un tiers-lieu tourné vers l’écologie et la citoyenneté, auto-géré et auto-financé.
La construction des projets d’habitats participatifs, des racines aux fruits d’une dynamique d’habiter-ensemble
L’intervention portera sur les dynamiques d’habitats participatifs. Dans la région de Strasbourg, on compte une quarantaine de projets, dont la moitié habités. Le plus grand d’entre eux se trouve dans le quartier de Cronenbourg: l’immeuble K’hutte. D’où viennent ces projets ? Comment naissent-ils ? Nous découvrirons notamment de quelles manières ils voient le jour, comment ils se développent, aboutissent ou disparaissent. Nous nous arrêterons ensuite sur les « fruits » de ces dynamiques. Que « produisent »-elles ? pour les individus, pour les quartiers, pour la ville ?
Enfin, nous conclurons notre propos sur les apprentissages les plus récents, liés aux derniers travaux menés autour de l’habitat participatif.
L’intervention sera illustrée par différentes études de cas, relatives en particulier à l’expérience cronenbourgeoise.
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Alain Hurstel
Imprimeur lithographe et numérique, est président du Fonds Geistel et de l’Espace Litho Geistel.
Alain Hurstel a travaillé de 1973 à 2008 chez Alcatel Lucent Enterprise à Illkirch. Il a créé en 1980 une imprimerie lithographique et numérique ; 1980, est aussi la date d’une visite à l’imprimerie Geistel. En 2008 il a relancé cette activité et imprimé une centaine de lithographies principalement pour un réseau local d’artistes ou de stages pour élèves d’HEAR. Il participe au réseau international des lithographes.
Il est membre fondateur en 2004 de l’association Espace Européen Gutenberg et a contribué à l’organisation des premières fêtes des imprimeurs.
L’imprimerie Geistel, histoire de l’enthousiasme lithographique
L’invention de la lithographie, un procédé de dessin sur pierre, a été une révolution dans le monde de l’imprimerie jusqu’alors centré sur l’écrit typographique. Le design graphique connaît un véritable essor, de l’imagerie populaire à Wissembourg, aux planches d’explorations à Mulhouse, en passant par les abécédaires de Midolle à Strasbourg. Un jeune lithographe, Joseph Geistel, se lance sur le créneau publicitaire en ouvrant sa propre imprimerie à Cronenbourg. Elle connaît un succès commercial jusqu’à son décès en 1947. Sans relève en mesure de mettre en œuvre la technique de l’impression offset, l’imprimerie Geistel ferme ses portes en 1952 après une dernière commande de 1,2 million d’étiquettes de bières. 72 ans plus tard, c’est cette même imprimerie que nous allons rouvrir, afin qu’elle devienne un lieu de création dédié à la lithographie artistique.
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Ruedi Baur
Ruedi Baur, designer, enseignant, chercheur, citoyen d’un « Monde à changer ».
Depuis les années 80, Ruedi Baur pense son activité de designer dans le contexte d’un espace civique à transformer. Travaillant dans un premier temps comme graphiste pour de nombreuses institutions culturelles, il organise dès les années 90 un enseignement transdisciplinaire basé sur une recherche critique de la culture du design nourrie par les expériences pratiques développées dans ses ateliers.
Revendiquant très tôt un design interdisciplinaire, il crée dès 1989 le réseau Intégral et dirige jusqu’en 2023, les ateliers : Intégral Ruedi Baur, Paris, Zurich et Berlin puis Intégral designers. En 2004, il crée et dirige, avec la sociologue Vera Baur, l’institut Design2context à la ZHdK de Zurich. En 2011, il crée et dirige l’Institut de recherche critique en design Civic city puis, en 2018, la jeune entreprise universitaire dix—milliards—humains.
Design de relation et imaginaires urbains
À l’aide de la présentation de réalisations récentes, seront abordées les questions de méthodologie comme d’attitude de conception, d’un design qui essaie modestement d’aborder avec respects et créativités les nécessaires transformations de notre monde en profonde crise.
Plus précisément seront abordées les questions de contexte, d’utopie de proximité, d’intelligibilité, d’imaginaires urbains, de crédibilité, de partage, de commun et de relation.
Créé en 2011, Civic city est un institut de recherche autonome en design regroupant à l’international des créateurs et des théoriciens venant de disciplines diverses, qui imaginent et conceptualisent un monde meilleur.