Angéline Girard
2015
La collection d’images. Sur internet, Google les collectionne pour nous. Aujourd’hui, on consomme en une journée un nombre d’images incalculable. Ma génération est très touchée par ces pratiques avec des outils comme Pinterest ou Tumblr. On archive des milliers d’images glanées ici ou là. On les partage. On se crée une sorte de petit cabinet de curiosités personnel. Notre territoire d’exploration est la toile. On ramène un souvenir des sites que l’on consulte. Dans un mélange foisonnant, on crée notre univers visuel avec compulsion. Bien que souvent dûment classées dans diverses catégories, les images sont fréquemment séparées de leur source et de leur contenu. Il est alors compliqué de retrouver le fil de leur histoire. Notre cabinet de curiosités devient ainsi un plaisir pour les yeux au contenu hétéroclite.
Grore-images c’est une autre manière de découvrir des images. Sur le site, on ne trouve que des photographies argentiques scannées… Elles n’auraient jamais dû se trouver en ligne. Des photographies perdues, oubliées et jetées. Négatifs, tirages, diapositives, Polaroid, Photomatons… L’agence Grore-images réanime toutes sortes d’images. Des photographies vernaculaires, destinées à ne plus être. Mises en exergue ici. Elles tissent des liens entre le statut
de l’image, l’individu et son histoire.
L’ensemble des petits livres (format déterminé a partir de la plus grande image) que je confectionne vient donner une nouvelle vie à ces images. J’archive toutes les photographies : un tome par disque. Mais, ces ouvrages sont créés sous le prisme de ma propre lecture de cette œuvre ouverte. Je m’intéresse au fait que l’on peut retrouver un fil conducteur entre les images et de ce fait se créer notre propre histoire.